En 2025 le Village d’Art Préludien de Chomo ouvrira le 3ème week-end du mois, d’Avril à Octobre → Informations et billeterie en ligne
Bien qu’ayant une très haute opinion de lui-même en tant qu’artiste, le sculpteur, peintre, poète et architecte Roger-Edmond Chomeaux, dit Chomo, fuyait tout ce qui lui aurait permis d’être célèbre et de vendre ses œuvres. Sa mort en 1999, à 92 ans, aurait pu effacer son souvenir. C’était sans compter sur la résilience de son extraordinaire Village d’Art Préludien, le rêve de sa vie. Il l’a construit de ses mains sur le terrain boisé acheté par sa première femme à Achères-la-Forêt. Aujourd’hui, le rêve de Chomo est indestructible.
Les débuts
Né en 1907 dans un milieu modeste, le parcours de Chomo a d’abord été classique et lui a valu d’être diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris ainsi que d’avoir des petits boulots. Mais la guerre de 40 a changé la donne. À son retour de captivité en 1941, il ne trouve pas de travail. Il part alors s’isoler sur le terrain d’Achères-la-Forêt. C’est là que débute l’aventure du Village d’Art Préludien. Ce projet va matérialiser le rêve de Chomo. En osmose avec l’environnement, sans cesse en train d’inventer et de faire, il revisite les techniques et s’approprie la matière. Par exemple, le bois brûlé ou le plastique fondu.
Un touche-à-tout de génie
À Achères-la-Forêt, une nouvelle vie se dessine pour Chomo, consacrée à la création artistique, le plus souvent dans le dénuement. Cette pauvreté choisie repose sur sa conviction que l’art doit être accessible à tous et non un objet de spéculation. Chomo se libère ainsi des conventions artistiques ambiantes et devient un touche-à-tout de génie. Son art ne connaît pas de limites, s’exprimant aussi bien en sculpture, peinture, architecture, poésie, musique et même dans un film. Écologiques avant l’heure, les bâtiments du Village d’Art Préludien sont construits à même le sable. Ils utilisent des matériaux récupérés dans les décharges et les casses, consolidés en plâtre, grillages, bouteilles et bois mort.
La restauration in extrémis du Village d’Art Préludien
Après le décès de Chomo, les trois grandes bâtisses du village, l’Église des Pauvres, le Sanctuaire des Bois Brûlés et le Refuge, sont laissées à l’abandon pendant 15 ans. Au fil du temps, le Refuge prend l’eau et se détériore. En 2014, sa fille Geneviève, avec quelques amis et des étudiants de l’École des Beaux-arts de Nantes se mobilisent pour restaurer les édifices. Grâce à cette restauration, le rêve de Chomo reprend vie. En 2015 se crée l’association des Amis de Chomo. Dès 2016, l’accès au village est rétabli, avec des portes ouvertes annuelles, des visites guidées et des animations musicales.
La préservation des oeuvres de Chomo
Parallèlement aux travaux de rénovation du site, l’association des Amis de Chomo crée un site Internet riche en information. L’association y recense les oeuvres de Chomo et les ouvrages qui lui sont consacrés. De plus, on y trouve des vidéogrammes et courts-métrages sur l’artiste. La consultation du site de l’association est recommandée. Elle permet de mieux comprendre la biographie, la personnalité et les oeuvres de Chomo.
A venir prochainement : un article sur Chomo et Beaubourg (Paris)
Et bien c’est une découverte pour moi, cet article me donne vraiment envie d’aller voir ses oeuvres avec ma fille.
Merci pour la découverte 😊
Entre isolement et«raisonnance»,cet article rend bien compte des contradictions de Chomo qui ouvrent ses terrains d’art. De toutes ses oeuvres émanent forces et questionnements sur la société. Version richissime de l’Arte Povera. Bonne visite.
Très beau reportage sur ce lieux insolite et superbe. Des œuvres tout aussi déjantées que leur auteur . J’ai eu le plaisir de visiter l’endroit voici quelques mois, ce document doit vous inciter à aller voir sur place, n’hésitez pas.
Cet article rend bien l’originalité et la complexité du personnage ! Les photos sont belles et donnent envie de découvrir ce lieu étonnant. J’y suis allée, c’est une expérience…
Essai/test